
- « A qui tu téléphones, tout le temps ? »
Miriam se retourna, visiblement honteuse, s'excusa dans un geste très bref et me fit signe de m'occuper de ce qui me regardait. Génial ! J'étais donc de retour chez moi, et ma s½ur faisait à peu près tout pour m'éviter ... quant à René, il passait toutes ses journées à s'occuper de Daniella. Après tout, c'était sa fille.
- « Bon, je vois que je suis de trop ... je vais aider ma ...
- Sergio, tu restes où tu es, d'accord ?
- D'accord, d'accord ... si j'avais su, je serais allé sur une île déserte, sans personne, tiens.
- Sans Giulia ? Miriam avait finalement mis fin à sa conversation téléphone. Je veux dire, oh ! la sonnerie de la porte d'entrée
- Oui, je repris directement le fil de la conversation, même sans Giulia, je veux dire, elle est vraiment étrange en ce moment, elle
Et là, bizarrement, tout se passa très vite. Ma mère venait de passer l'encadrement de la porte avec une invitée pour le moins inattendue. Miriam, sans se retourner, avait l'air d'avoir directement compris de quoi il s'agissait. Quant à moi, je me retrouvais comme un idiot, un sombre idiot. Ma mère et ma s½ur s'éclipsèrent dans la cuisine, non sans discrétion, et je me retrouvais nez-à-nez avec notre invitée mystère.
- « Donc, tu me vois un peu comme une fille qui débloque complètement, qui ne sait pas ce qu'elle dit ? son ton était calme,
- Euh, je ne savais pas quoi répondre, oui, mais pas tout à fait ...
- Tu viens avec moi dehors, s'il te plait ? »
Je ne savais pas ce qu'il fallait que je fasse. Je ne l'avais jamais connue violente, mais faire autant de kilomètres pour entendre, tout juste arrivée, les propos que j'avais tenu ... cela pouvait donner de la force à n'importe qui, et j'avais donc peur de me prendre de violents coups au visage. Hum, en y réfléchissant bien, je doutais réellement de la force surnaturelle de Giulia. Par contre, je risquais de l'entendre râler pour encore des siècles et des siècles. Qu'importe, je la suivais à l'extérieur. Et là, surprise, elle se blotti dans mes bras.
- « Tu m'as manqué.
- Je pensais que tu allais me tuer, mais en fait ...
- Pourquoi ? pour ce que tu as dit ? elle me regardait à présent droit dans les yeux. Tu sais, tu n'as pas tout à fait tort, je t'ai fait
- Ah, ah, ah ...
- Tu ... woh, c'est beaucoup plus facile au téléphone ! elle souriait. Tu veux que je t'appelle, plutôt ?
- Tu as quelque chose à me dire ?
- Je veux vivre avec toi.
- Mais Giulia, j'haussais un sourcil, tu vis avec moi ... non ?
- Si, si, mais ... t'as pas compris la nuance. Je veux, je le veux vraiment.
- Je t'ai pas demandé en mariage ... dis-je en souriant.
- Oh, c'est pas vrai, comment je n'ai pas pu me rendre compte avant, elle riait.
- Quoi, quoi ?
- Nina m'a dit un jour, quand j'ai eu le poste pour Téléfoot, que l'homme de ma vie aurait un humour aussi foireux que le mien, je crois que c'est le cas. »
Inutile de réfléchir à toute vitesse, inutile de se repasser la scène mille et une fois en boucle, en tête ... la situation avait l'air réelle et Giulia plus que sérieuse. Elle venait de dire que j'étais l'homme de sa vie. Non, non, impossible.
- « L'homme de ta vie ?
- Pardon, ça te fait peut-être peur, mais ... moi je n'ai plus peur, alors même si dans un an, ou deux, ou dans dix ans, on ne peut
- Chut, elle semblait émue, pas la peine de parler plus, ...
- Celui qui a vu la vraie Giulia, qui a eu peur, et qui est resté.
- Je n'ai pas eu peur, je mentais.
- J'aime pas te voir énervé, tu le sais bien, mais en même temps, ça engrange une spirale infernale, impossible de m'arrêter une
- Mais pourtant tu le sais que ... je sais pas, je veux pas que tu te sentes mal, et je croyais qu'en t'installant chez moi, tu
- Bon, on arrête deux secondes, on est en train de devenir le genre de couple que je déteste, un peu trop mielleux, un peu trop ...
- Mais, je l'embrassais.
- Mais quoi ?
- Je suis comme ça ! je pleure devant Titanic, je chante des chansons d'amour ...
- D'ailleurs, depuis combien de temps tu n'as pas dansé sur de la musique flamenco pour me réveiller à sept heures du matin ? »
Giulia était revenue. Du moins, elle n'était jamais partie, mais peut-être avais-je idéalisé trop vite la relation dans laquelle on s'ancrait tous les deux, depuis les vacances d'été. Au final je me rendais bien compte que les miracles de Noël existaient. Giulia avait encore une fois sacrifié des vacances avec sa famille pour me rejoindre. Mais d'ailleurs, comment avait-elle fait pour ?
- « Comment se fait-il que tu sois venue, maintenant ?
- Après t'avoir appelé, hier, j'ai essayé de joindre Miriam, pour voir si ça ne dérangeait personne ... tu comprends, j'ai pas envie
- Tu déranges personnes, tu le sais bien. Allez, viens. »
Je lui prenais la main et l'entrainais à l'intérieur de la maison. Nous rejoignions les deux femmes de la maison dans la cuisine ; elles avaient visiblement l'air de bonne humeur.
- « Giulia, je ne me souviens plus, vous mangez de tout ? ma mère l'interrogeait du regard.
- Euh, oui, oui, mais ... ne vous dérangez pas pour moi, je peux aller ...
- Oh, pas de chichis, vous faîtes partie de la famille maintenant. »
Giulia me fit un grand sourire, lâcha ma main et prit ma mère dans les bras. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Xpassion-espX, Posté le lundi 09 avril 2012 09:01
Oui parce que la finale. . .